• A la rencontre de l'auteur Denis Labbé

    Bonjour,

    A la rencontre de l'auteur Denis Labbé

    Merci d'avoir pris le temps de répondre à cette interview.

     

    1) Pouvez-vous vous présenter un petit peu ?

    Je ne sais pas si cela intéresse réellement les lecteurs. Et puis que dire sur moi? Je suis né un siècle après Alice au Pays des Merveilles et je viens de fêter mon demi-siècle. J'habite à la campagne, au milieu des champs et des chats (nous en avons plus d'une vingtaine). Autrement, pour gagner ma vie je fais semblant d'être enseignant et cela doit fonctionner puisque cela dure depuis plus de trente ans.

     

    2) Avez vous toujours voulu devenir écrivain ? Pourquoi ?

    Aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours aimé la lecture. Enfant déjà, je racontais des histoires à mon frère, deux ans et demi plus jeune que moi, sans doute quelque chose hérité de mes grands-parents qui m'en racontaient également. Dès qu'il a fallu faire des rédactions, je m'y suis jeté dedans avec délectation. J'ai encore en mémoire certains textes écrits en cours moyen. Ensuite, après un déménagement, je me suis lancé dans l'écriture poétique. J'avais un peu plus de quatorze ans. Je me suis rapidement astreint à écrire tous les jours ou presque. J'en ai noirci des feuilles et des cahiers de vers maladroits et grandiloquents. Passionné par le Surréalisme, je laisse deviner aux lecteurs ce que ça pouvait donner. J'ai commencé à remporter des prix et à publier dans des revues. Par la suite, je me suis dirigé vers la nouvelle fantastique, parce que c'est un genre qui m'a toujours plu. Le roman est venu bien plus tard.

    Pourquoi est-ce que j'écris? Parce que cela m'est nécessaire. Un ami avait, un jour, répondu à cette question en disant qu'écrire lui faisait mal, mais que ne pas écrire était encore plus douloureux. Par boutade, j'ai, une fois, dit à une jeune journaliste que si je n'écrivais pas, je serais psychopathe et que, comme tous les écrivains, j'étais schizophrène, et que j'avais des tendances maniaco-dépressives. Tout ceci est vrai et faux. Ecrire, c'est ma respiration naturelle. Enlevez-moi l'écriture et j'étouffe, je deviens fou.

     

    3) Comment s'est déroulée votre recherche de maison d'édition ?

    Voilà une question un peu complexe. Mes premiers recueils de poésie ont rapidement trouvé preneur chez un éditeur associatif qui éditait aussi une revue. Je n'ai pas eu à chercher. Il en est allé de même pour mes nouvelles qui ont d'abord trouvé placé dans la revue Phénix puis dans d'autres avant que Léa Silhol ne me signe mon premier texte professionnel pour une anthologie. Comme elle a ensuite fondé les éditions de l'Oxymore, j'y ai placé plusieurs nouvelles, réalisé des articles et même des traductions. En 2001, grâce à Claude Seignolle, j'ai été signé chez Syros pour un roman jeunesse dans une collection dirigée par Marie-Charlotte Delmas. Mais le gros coup de pouce est venu de Nathalie Dau et des éditions Argemmios qui ont publié mon premier recueil de nouvelles : Marelle d'Ombres. Cela m'a ouvert les portes de chez Lokomodo pour un deuxième recueil : Miroirs d'Ambre, puis un roman de fantasy, parce que les directeurs de collection avaient aimé la précédente publication. Malgré la désastreuse expérience Lokomdo (chez qui j'ai quand même été directeur de collection), j'ai rencontré d'autres personnes, notamment Cécile Guyot et Mathieu Guibé qui venaient de créer Les Editions du Chat Noir et qui cherchaient des romans pour leur collection Cheshire. La série Les Errants est née ainsi. Ensuite, tout s'est enchaîné. J'ai envoyé des manuscrits à d'autres éditeurs, en les ciblant pour leur sérieux et leur dynamisme (mes recueils Interstices et Intervalles sont sortis chez Elenya et Lune Ecarlate en les envoyant par la Poste). Il en va de même pour ma nouvelle série Les Marcheurs qui vient d'être signée par Rebelle Editions). Cela ne veut pas dire que je n'ai pas eu d'expériences malheureuses. J'ai pas ma de lettres de refus, et parfois de simples mails, voire rien du tout.

     

    4) Avez-vous un auteur favoris ? Vous inspirez-vous de ce dernier ?

    Un auteur? J'en ai des dizaines. Parfois certains m'inspirent comme Lovecraft, Théophile Gautier, Julien Gracq ou Jack London lorsque je souhaite donner une couleur particulière à certains de mes textes. Cela ne veut pas dire que je les copie, même si je suis capable de pondre des pastiches, mais il est parfois intéressant de s'imprégner d'un auteur. Je le fais assez rarement. En général, lorsque je suis en plein projet, je ne lis que des ouvrages scientifiques, archéologiques ou historiques afin de m'appuyer dessus pour rendre mes récits plus réalistes. Le plus souvent, je suis si admiratif d'un auteur que j'aimerais écrire comme lui en sachant pertinemment que je ne pourrai jamais y parvenir. Il suffit de lire Chateaubriand, Murakami Haruki ou Jasper Fforde pour s'en persuader.

     

    5) Pouvez vous nous présenter un de vos livres ?

    En ce moment, se termine ma série Les Errants qui est une trilogie ayant pour thème principal une épidémie de zombies. Cela commence au camp de travail du Struthof, dans les Vosges, qui était le seul camp de ce type en France durant la Seconde Guerre Mondiale. Des lycéens y sont emmenés pour une visite d'étude mais cela tourne mal. Une expérience nazie refait surface et déclenche une épidémie à laquelle un groupe d'adolescents va essayer de survivre. Dans le premier tome, ils essaient de s'échapper du camp afin de rejoindre Lunéville d'où ils sont originaires. Dans les deux tomes suivants, ils découvrent que la ville n'est plus la même. Et que les zombies ont évolué. Ma série Les Marcheurs se déroule dans le même univers, mais raconté par un professeur qui a sauvé d'autres élèves. J'ai également développé cela dans une série numérique Errances, chez Lune Ecarlate et d'autres choses vont arriver...

     

    6) Comment se déroule votre journée lorsque vous écrivez ?

    Mes heures d'écriture sont très variées. Lorsque je suis en vacances, j'écris aussi bien le matin que le soir, sur mon ordinateur portable, un casque sur les oreilles et des disques de metal à fond afin de m'isoler du monde qui m'entoure. Le plus souvent, je le fais dans mon salon, avec une bière ou du thé selon le moment de la journée. Je suis capable de passer d'un projet à l'autre, comme c'est le cas en ce moment. Cela dépend de mon humeur. Parfois, je bloque sur un chapître ou une nouvelle, dans ce cas je change d'univers. En tout cas, j'ai horreur qu'on me dérange lorsque j'écris.

     

    7) Utilisez-vous votre entourage ou même les paysages que vous voyez dans vos romans ?

    Evidemment. Il y a une énorme part de moi-même dans chacun de mes textes. Je m'inspire de tout ce que je lis et vis pour écrire. Dans Les Errants, la plupart des personnages sont inspirés par mes élèves. Ce qu'il y a d'amusant, c'est que j'ai commencé à écrire la série alors qu'ils étaient en seconde et qu'elle se termine au moment où ils viennent d'obtenir le bac. Je les quitte en même temps que ma série. Des paysags d'enfance ou actuels se glissent souvent dans mes récits. Je peux également régler mes comptes avec des gens que je déteste ou qui m'emmerdent en les tuant dans certains de mes écrits. Cela me défoule.

     

    8) Avez vous un mot à dire à vos lecteurs ou futur lecteur?

    Je remercie les lecteurs qui me suivent et que je rencontre sur des salons du livre. J'essaie d'être assez proche d'eux, notamment via ma page Facebook ou les pages dédiées à mes univers. Je n'hésite pas à discuter avec eux, à échanger. Sans eux, mes livres seraient des trous noirs sans aucun avenir. Je suis toujours étonné de voir ce que certains de mes textes suscitent. Ainsi que les critiques, bonnes ou mauvaises, que je peux obtenir lorsqu'elles sont constructives. J'ai d'ailleurs tenu compte de certaines remarques entre le tome 1 et le 2 des Errants, ce qui m'a aussi servi pour l'écriture d'autres romans. Si l'écriture est ma respiration, mes lecteurs sont mon oxygène.

     

    SES OEUVRES

    Les Errants tome 1

    A la rencontre de l'auteur Denis Labbé

    Que faire quand on est une adolescente et que le monde s’écroule autour de soi ?
    C’est la question qui se pose à Marion, seize ans, que rien ne préparait à une telle catastrophe. Lors d’un voyage scolaire au camp de travail du Struthof, certains de ses camarades et de ses professeurs sont frappés par un mal étrange.
    Alors que l’épidémie se répand, elle essaie d’y échapper, en compagnie d’un groupe d’amis rescapés. Mais sans l’aide d’adultes, la tâche va s’avérer délicate et la vie en communauté pas si aisée que cela.

     

    Les Errants tome 2

    A la rencontre de l'auteur Denis Labbé

    « Enfermés dehors… Aux portes de nos foyers, dans une ville familière mais infestée d’Errants… Qu’allions-nous faire ? »

    Après avoir réchappés aux premiers massacres, Marion et ses amis arrivent enfin à Lunéville, certains d’y retrouver leurs proches et un havre de paix.
    Pourtant, dès leur arrivée, tout ne se passe pas comme prévu.
    Non seulement les zombies sont partout, mais en plus, certains semblent avoir muté. D’abri, ils ne trouvent qu’un village en état de siège, dans lequel ils devront redoubler d’astuce et de force, compter sur de nouveaux alliés et se serrer les coudes malgré les tensions au sein de leur groupe, tout ça dans l’unique but de survivre.

     

    Les Errants tome 3

    A la rencontre de l'auteur Denis Labbé

    Toujours aux portes de Lunéville, les ados survivants, menés par Marion, doivent affronter de nouvelles menaces. Dans un monde qui se décompose, les Errants ne sont plus leur unique inquiétude. Entre les mutations qui se développent, les bandes armées qui battent la campagne et les militaires qui ne parviennent pas à repousser les hordes en marche, la petite troupe va devoir faire preuve d’initiatives, de courage et de sacrifice pour s’en sortir. Il n’est pourtant pas certain que tous y parviennent...

     

    La geste de Wolveric tome 1

    A la rencontre de l'auteur Denis Labbé

    Après quatre siècle de paix, l'Empire de Llyr voit ses frontières menacées. Heureusement que dans les Marches, des hommes s'opposent avec la vaillance du désespoir à cette invasion programmée. Parmi eux, Wolveric, le fils d'un barde devenu soldat pour rejoindre les siens dans la mort. Flanqué d'un gigantesque Phooka qui l'a pris sous son aile, il va devenir l'instrument du destin. Envoyé dans l'Autre Royaume, il va découvrir la richesse d'un monde que chantait son père, affronter des êtres qui le terrifiaient et se rendre compte que l'univers est bien plus complexe qu'il ne le pensait. Lorsque l'avenir de plusieurs peuples reposent sur les épaules d'un jeune homme désireux de mourir, quel espoir reste-t-il ?

     

    Miroirs d'Ambre

    A la rencontre de l'auteur Denis Labbé

    Une adolescente accompagnée dans sa fugue par sa poupée. Un enfant hyperactif transformé en zombie par des médicaments et un autre qui rêve grâce à une ardoise. Un prêtre tentant d’empêcher la destruction de la France et un templier qui a pour mission de faire échouer un voyage vers la lune. D’étranges êtres émaciés apparaissant dans un jardin et des androïdes de sève et de chair cherchant l’émancipation... Ces récits, souvent mordants, parfois grinçants, sont autant d’études de l’âme humaine et des travers de notre société. Passant du fantastique baroque à la terreur moderne, de l’uchronie à une anticipation humaniste, l’auteur place un miroir devant les yeux du lecteur afin qu’il saisisse ce qui se passe derrière son dos...

     

    Petit papa errant

    A la rencontre de l'auteur Denis Labbé

    Lors du premier Noël après la Grande Mort et l'invasion des errants, un survivant et une petite fille tentent de retrouver la magie de cette fête, au milieu des créatures qui rôdent dans le froid hiver vosgien.

    Une nouvelle offerte qui se passe dans l'univers des Errants, une saga où des lycéens affrontent des hordes de zombis dans les forêts de l'Est de la France, à découvrir aux Editions du Chat Noir.

     

    Errances épisodes 1 et 2

    A la rencontre de l'auteur Denis Labbé

    Plus de six mois après le début de l’épidémie apparue au Struthof à la suite d’une expérience nazie qui a refait surface, l’hiver s’est abattu sur la France, rendant la survie plus difficile encore. Louis, l’un des rescapés, est à nouveau sur la route en compagnie de Léa, une jeune fille qu’il a sauvée de cannibales. Les dangers qui les menacent ne cessent d’augmenter et ne sont pas uniquement dus aux zombies. Dans cette société en pleine déliquescence, ils doivent survivre aux hordes en marche, aux bandes d’humains affamés et à l’égoïsme général.

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  • Commentaires

    1
    Vampilou
    Mercredi 11 Novembre 2015 à 18:00
    Je suis fan de cet auteur, alors j'adore ton article !
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